THERION, 12 novembre 2004 à Strasbourg

maarnaden Mer 8 Déc - 14:12

METALLIAN Festival, 12 novembre 2004
Strasbourg, La Laiterie
THERION, TRISTANIA, TRAIL OF TEARS, MERCURY RAIN

Regroupés sous l'affiche du Metallian Festival, quatre groupes qui marchent plutôt bien depuis quelques années dans cette vague gothic-metal (au sens large) "vaguement" symphonique. Pour THERION, cinquième fois que je vais les voir, en sachant qu'il y a peu de chances que je sois déçu (c'est pour eux que je me suis déplacé). Les autres groupes, je connaissais sans plus (déjà vu TRISTANIA, je n'apprécie que leur premier album, après... TRAIL OF TEARS et MERCURY RAIN, déjà entendu ici ou là, mais jamais voulu creuser...).

MERCURY RAIN: je n'arrive que pour le dernier titre. En même temps, ça commençait à 18h, ayant pris mon temps pour grailler et venir, j'ai pas l'impression d'avoir raté grand chose. Des mecs "déguisés" en goths, une chanteuse correcte, une musique assez "metal" pour le genre avec un batteur qui arrose; bon, un seul titre pour juger, c'est peu mais ça ne m'a pas donné envie d'aller plus loin.

TRAIL OF TEARS: un groupe dont je pensais qu'il y aurait une chanteuse, tant ce que j'avais entendu d'eux (survolé leurs deux premiers albums à l'époque) ressemblait à Theatre Of Tragedy première époque (en un peu plus extrême). Et ben, raté ! Le groupe doit avoir évolué depuis car il joue une sorte de metal sombre et plutôt puissant avec un chanteur façon Dimmu Borgir et un autre chanteur limite prog-metal mais alors avec une voix grave et posée (mais néanmoins puissante) plutôt qu'une voix "lyrique". Quelques bons passages (notamment ceux chantés en chant clair) mais dans l'ensemble, ça ne m'a pas non plus retourné et je ne pense pas faire l'effort d'écouter sur album.

TRISTANIA: un groupe que je connais mieux. Les ayant déjà vu et appréciant leur premier album, je n'attendais pas spécialement quelque chose de ce concert, mais bon, pour une première partie, ç'aurait pu être pire... Alors, allons-y... Première chose, je ne peux plus m'entousiasmer pour un groupe de "metal" qui, sur scène, fait appel à des bandes et des samples pour reproduire la moitié de leur musique (THERION le fait à moindre dose mais ça passe mieux car c'est mieux intégré, j'y reviendrais), y compris certaines voix, choeurs, etc... alors qu'il y a trois vocalistes sur scène (la chanteuse, le chanteur "extrême", le chanteur "clair")! Deuxième chose, il ressort de ce groupe une telle impression d'artificialité que je suis resté "froid" pendant tout le concert, comme si la musique glissait sur moi sans rien provoquer; même les titres du premier album n'ont rien éveillé en moi. Peut-être un bon concert pour leurs fans (je ne sais pas), mais pour moi, ce fut long et ennuyeux...

THERION: là, par contre, que dire ? Que dire sans tomber dans l'exagération, dans l'éloge hyperbolique, etc... Parce qu'autant sur album, après avoir trouvé sa voie, le groupe tourne un peu en rond et devient parfois lassant (voire moyennement inspiré), autant sur scène... A chaque fois que je les vois, c'est une claque monumentale: un vrai concert de heavy-metal qui déchire ! Dix personnes sur scène en tout: le groupe (batterie/basse/deux guitares dont Christofer Johnsson, le leader), le chanteur Mats Leven (dont je vais reparler), la choriste lead (?) machin Sarah Jezebel truc diva et quatre choristes (deux femmes/deux hommes). Une set list équilibrée et un concert d'environ deux heures:

Blood of Kingu
Uthark Runa
Asgard
Seven Secrets Of The Sphinx
Crowning of Atlantis
Typhon
Schwarzalbenheim
Ginnungagap
In Remembrance
Wild Hunt
The Invincible
Melez
Rise of Sodom and Gomorrah
The Khlysti Evangelist
Siren of the Woods
Wine of Aluqah
1er rappel :
Cults of the Shadow
To Mega Therion
2ème rappel:
Black Funeral (Mercyful Fate cover)
Iron Fist (Motorhead cover)

Ce qui me plaît chez THERION (et qui n'existe pas à ma connaissance chez les autres groupes symphonico-gnagnagna), c'est ce culte rendu au "vieux" metal, cette perpétuation d'une tradition du heavy-metal européen (avec parfois des riffs surbasiques et des rythmiques dépouillées et efficaces) mêlée à des orchestrations "néo-classiques" (on reste loin du "vrai" classique quand même et il y a des schémas qui reviennent souvent, il faut l'avouer) et des choeurs. Ce n'est pas fondamentalement original, mais le groupe est habile et sa présentation sur scène est imparable en plus d'être vraiment metallique!
En ce qui concerne les bandes pour les parties orchestrales, elles sont bien intégrées, ne représentent pas la majorité de la musique et, contrairement à Tristania, par exemple, elles ne sont pas surmixées, ce qui évite de se les prendre en pleine gueule quand elles déboulent (évitant aussi par là, l'artificialité du truc...)
Enfin, Mats Leven est impressionnant: son registre vocal est étendu (il chante Mercyful Fate et Motörhead à la perfection! la ballade "Siren Of The Woods" également) et si ce n'est qu'un "cachetonneur" (je l'avais entendu déjà dans Abstrakt Algebra et dans Krux, deux - bons - projets du bassiste de Candlemass), Johnsson serait inspiré de le garder dans THERION.

Très bon spectacle donc, musique au poil, un groupe visiblement heureux de l'accueil qui lui fut réservé par le public... on sort de là vidé et content... (et les premières parties complètement oubliées).